Rose a dit
« vous ne me reconnaîtrez pas, j’ai pris dix ans depuis dix ans ». C’était soit plein d’autodérision, soit bourré d’humilité. En fait, c’était les deux. Rose n’a pas bougé, même acier dans le regard, même allure de jeune fille, même vérité dans le rire. Pourtant, elle n’a pas vraiment tort. Il y a quelque chose de changé chez la chanteuse qui, à 27 ans, nous entêtait avec
La liste, en boucle dans les oreilles, en stéréo dans la tête et celle qui nous entraîne dans son nouvel album
Pink Lady. Une touche plus rock, un air plus grave. Ce rose-là n’est pas pastel, il est profond. En quelques années, elle a détourné la couleur.
Bien sûr, elle garde quelques bribes de contrôle et de mélancolie, ses moteurs. Comme nous, elle compte toujours les
jours, les calories, les clopes, l’argent qu’il lui faudrait pour
vivre sans compter, les voyages qu’elle ne fait pas.
Je compte c’est
La liste qui aurait traversé les années. Les mots défilent en rythme, mieux écrits, plus bas, moins chantés. Elle y est moins midinette qui ne vit que pour l’amour. Cette facette obscure, c’est plus fort qu’elle. Ça tombe bien : ses imperfections, ses inconstances, la rendent plus vraie. Pour le comprendre, il suffit d’écouter
Pour être deux qu’elle chante en duo avec
Jean-Louis Murat. En lisant le titre – et connaissant Rose – on pouvait s’attendre à une mélodie du bonheur rêvée en couple. Non, elle a mal en tandem. Elle dévoile – presque dans un cri – l’idée inavouable que l’on peut être aussi amoureuse qu’égoïste :
Je fais jamais assez de place pour tes douleurs en face. Elle a
bien trop à faire avec ses misères, mais elle apprend, comme nous. Cette ambivalence, se retrouve partout chez elle. Sous des airs doux, notre
Pink lady n’a rien de mielleux. Ce titre – le premier de tous – elle l’a écrit un soir de réveillon, seule au bar d’un hôtel, où elle s’est isolée le temps de trouver l’inspiration. Elle observe,
So long island qu’elle n’a pas écrit. Elle s’obstine,
dans sa tête c’est Bloody Mary. Se lance enfin et crée
Pink Lady.
En même temps, sur la route dégagée de cet album, commune évidence, elle rencontre le réalisateur Pierre Jaconelli (réalisateur, guitariste, et arrangeur de
Benjamin Biolay,
Zazie,
Pascal Obispo, ou encore
Johnny Hallyday…) qui habille les titres, qu’elle a tous écrits. Elle s’ouvre pour la première fois à un échange musical dense, avec des amis artistes et compositeurs tels que
Medi,
Loane,
Auden ou
Laurent Lamarca. Avec eux, elle renforce sa manière de travailler et cesse de se demander
« jusqu’où va aller ma chance ? ». Rose la saisit.
Rose, c’est l’histoire idéale d’une fille qui mettait des « si » partout et qui maintenant dit « en vrai » tout le temps. Finies, les prophéties. Aujourd’hui elle transforme ce qu’elle a toujours eu entre les mains :
« C’est comme si j’avais de nouvelles cartes alors qu’en vrai c’est le même jeu », confie-t-elle. C’est sans doute pour ça que cet album est le plus abouti de tous.
Retrouvez Rose en
concert cet été dans toute la France et le 18 juin à La Cigale de Paris.
Regardez le clip de
Je compte ainsi que le making-of en studio d'
Atone :
TRACKLISTING

01
Je compte
02
Pink Lady
03
Comme avant
04
Partie remise
05
Pour être deux (avec
Jean-louis Murat)
06
Histoire idéale
07
Atone
08
Je de société
09
Maman est en Bad
10
Selon les jours
11
Séparément
12
Je ne viendrai pas demain
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site officiel de Rose.
Publié le 15 juin 2015.