Ben Mazué
Variété Française
Il arrive un moment où il est moins question de l’avenir que du passé, où il s’agit moins de soi que des autres. Le regard se pose ailleurs, sur d’autres récits, sur d’autres envies. C’est le cas pour Famille, le nouvel album de Ben Mazué. D’emblée, ce cinquième album est adressé à chacun de nous, comme offert au public. Il s’ouvre sur un hommage aux combats que nous menons tous en secret(« Cette guerre »)- et ce premier titre donne le ton. Celui d’un album moins introspectif, moins sombre, moins tourmenté; d’une musique plus généreuse, plus universelle, plus lumineuse. Et la lumière qui inonde ces titres est d’abord celle de la famille. Famille est l’album d’un père qui voit ses fils grandir(«C’est l’heure »); l’album d’un père qui écrit une chanson à la fille qu’il n’aura jamais, lui qui a eu deux garçons («Cécile Gagnant»). Mais à quarante-trois ans, on est à l’équilibre : on est un père, mais on reste aussi un fils. Ben Mazué chante son premier nid (« Famille ») ; il parle de son père, de sa mère, de ses sœurs - personnages lumineux qui peuplent ses chansons depuis ses premiers albums. Il redevient l’enfant qu’il était alors (« Tony Micelli »), comme l’illustre la pochette de l’album, photographie du chanteur et de ses cousins. La famille est une fondation ; une construction faite de traumas et de chamailleries, un espace de souvenirs communs et de joies, un socle d’identité et d’amour. Enfance insouciante mais déterminante, enfance volatile mais décisive: on le comprend à l’écoute de l’album. Car on l’aura saisi, la famille, qui donne son titre à l’album, en est aussi le cœur. La famille, celle que l’on quitte et celle que l’on construit à son tour. Et puis, l’album prend un tour plus universel encore grâce à ces chansons-récits, autant de collections d’histoires qui rappellent Amour Jungle, son podcast de courriers du cœur qui a rassembléplusd’unmilliond’auditeursensixmois,entrejuinetdécembre2024. Dans Famille, on découvre une histoire de vieillesse et de deuil, avec cette femme de 97 ans qui s’adresse à ses proches (« La valse de mamie »); une histoire de courage amoureux (« Crush »); une histoire de violences conjugales (« Tous tes amis l’adorent »). Un chanteur dontl’expérience et la sensibilité lui permettent d’accueillir d’autres vies que la sienne-et de les raconter. Bien sûr, Ben Mazué reste le chanteur qui chante l’amour. Dans « Rupture » en duo avecYoa, on règle ses comptes - avec des formules dont on ne se remet pas ; à mon avis, c’est pas une meuf queturecherches,c’estunanimaldecompagnie. Plus tard, dans « Revoir son ex », on assiste à ce jeu de dupe et de désir au moment des retrouvailles... Ben Mazué confirme, persiste, signe : il chante l’amour comme aucun autre chanteurcontemporain. Car certaines choses ne changent pas. Ben Mazué reste le chanteur qui se trouvait trop intense, trop émotif ou trop triste. Son autoportrait dans « Résolution » nous rappelle à qui l’on doit tous ces morceaux sublimes – et à quoi. A cette sensibilité exacerbée qui lui joue des tours autantqu’ellelefaitcréer. Qu’attendons-nous de nos artistes préférés ? Qu’ils continuent leur œuvre. Ben Mazué poursuit la sienne avec certains de ses plus beaux morceaux. Il chante au sommet, avec simplicité, savoir-faire et poésie. Famille est un album vaste, dont on ne fait pas le tour en un seul voyage. C’est un album qui invite à s’y balader, à s’interroger, puis à y revenir–pour s’y scruter comme dans un miroir. Carla magie a lieu précisément à cet endroit : quand on écoute Ben Mazué, on ne pense pas à lui, on pense à soi. Toute notre existence filtre goutte à goutte à travers ses morceaux. À l’écoute de ses nouveaux titres, on revisite sa propre enfance, sa famille et ses failles, ses bonnes résolutions, ses guerres secrètes, ses vieilles blessures. De la première à la dernière chanson, on traverse les tumultes et on touche la terre ferme. Famille est un album apaisé, lumineux et splendide. Dans lequel, plus que jamais, Ben Mazué nous parle de nous.
Rechercher un autre artiste
Ben Mazué
Il arrive un moment où il est moins question de l’avenir que du passé, où il s’agit moins de soi que des autres. Le regard se pose ailleurs, sur d’autres récits, sur d’autres envies. C’est le cas pour Famille, le nouvel album de Ben Mazué. D’emblée, ce cinquième album est adressé à chacun de nous, comme offert au public. Il s’ouvre sur un hommage aux combats que nous menons tous en secret(« Cette guerre »)- et ce premier titre donne le ton. Celui d’un album moins introspectif, moins sombre, moins tourmenté; d’une musique plus généreuse, plus universelle, plus lumineuse. Et la lumière qui inonde ces titres est d’abord celle de la famille. Famille est l’album d’un père qui voit ses fils grandir(«C’est l’heure »); l’album d’un père qui écrit une chanson à la fille qu’il n’aura jamais, lui qui a eu deux garçons («Cécile Gagnant»). Mais à quarante-trois ans, on est à l’équilibre : on est un père, mais on reste aussi un fils. Ben Mazué chante son premier nid (« Famille ») ; il parle de son père, de sa mère, de ses sœurs - personnages lumineux qui peuplent ses chansons depuis ses premiers albums. Il redevient l’enfant qu’il était alors (« Tony Micelli »), comme l’illustre la pochette de l’album, photographie du chanteur et de ses cousins. La famille est une fondation ; une construction faite de traumas et de chamailleries, un espace de souvenirs communs et de joies, un socle d’identité et d’amour. Enfance insouciante mais déterminante, enfance volatile mais décisive: on le comprend à l’écoute de l’album. Car on l’aura saisi, la famille, qui donne son titre à l’album, en est aussi le cœur. La famille, celle que l’on quitte et celle que l’on construit à son tour. Et puis, l’album prend un tour plus universel encore grâce à ces chansons-récits, autant de collections d’histoires qui rappellent Amour Jungle, son podcast de courriers du cœur qui a rassembléplusd’unmilliond’auditeursensixmois,entrejuinetdécembre2024. Dans Famille, on découvre une histoire de vieillesse et de deuil, avec cette femme de 97 ans qui s’adresse à ses proches (« La valse de mamie »); une histoire de courage amoureux (« Crush »); une histoire de violences conjugales (« Tous tes amis l’adorent »). Un chanteur dontl’expérience et la sensibilité lui permettent d’accueillir d’autres vies que la sienne-et de les raconter. Bien sûr, Ben Mazué reste le chanteur qui chante l’amour. Dans « Rupture » en duo avecYoa, on règle ses comptes - avec des formules dont on ne se remet pas ; à mon avis, c’est pas une meuf queturecherches,c’estunanimaldecompagnie. Plus tard, dans « Revoir son ex », on assiste à ce jeu de dupe et de désir au moment des retrouvailles... Ben Mazué confirme, persiste, signe : il chante l’amour comme aucun autre chanteurcontemporain. Car certaines choses ne changent pas. Ben Mazué reste le chanteur qui se trouvait trop intense, trop émotif ou trop triste. Son autoportrait dans « Résolution » nous rappelle à qui l’on doit tous ces morceaux sublimes – et à quoi. A cette sensibilité exacerbée qui lui joue des tours autantqu’ellelefaitcréer. Qu’attendons-nous de nos artistes préférés ? Qu’ils continuent leur œuvre. Ben Mazué poursuit la sienne avec certains de ses plus beaux morceaux. Il chante au sommet, avec simplicité, savoir-faire et poésie. Famille est un album vaste, dont on ne fait pas le tour en un seul voyage. C’est un album qui invite à s’y balader, à s’interroger, puis à y revenir–pour s’y scruter comme dans un miroir. Carla magie a lieu précisément à cet endroit : quand on écoute Ben Mazué, on ne pense pas à lui, on pense à soi. Toute notre existence filtre goutte à goutte à travers ses morceaux. À l’écoute de ses nouveaux titres, on revisite sa propre enfance, sa famille et ses failles, ses bonnes résolutions, ses guerres secrètes, ses vieilles blessures. De la première à la dernière chanson, on traverse les tumultes et on touche la terre ferme. Famille est un album apaisé, lumineux et splendide. Dans lequel, plus que jamais, Ben Mazué nous parle de nous.
Lire la biographie